Piles
et accumulateurs:
Les piles et accumulateurs sont des dispositifs qui fournissent de l'énergie
électrique à partir d'énergie chimique. Ce sont des générateurs
électrochimiques. Ils sont constitués d'un électrolyte
dans lequel baigne deux électrodes : une électrode positive (anode)
et une électrode négative (cathode). L'électrolyte est
un conducteur ionique. Sur la cathode, un oxydant est réduit en captant
des électrons ; sur l'anode, un réducteur est oxydé en
libérant des électrons. Si l'on relie les électrodes par
un conducteur, comme un fil électrique, il y passe un courant électrique.
Les piles électriques, que l'on appelle également « piles
», ou générateurs primaires, déchargent leur énergie
électrique sans pouvoir reconstituer le produit chimique sous sa forme
originale. La réaction chimique qui se déroule au sein de telles
piles est donc irréversible. Les accumulateurs, ou générateurs
secondaires, sont rechargeables : ils peuvent reconstituer le composé
chimique si on leur apporte de l'énergie électrique extérieure,
avec un courant de sens opposé au courant de charge.
PILES ÉLECTRIQUES OU GÉNÉRATEURS PRIMAIRES
La forme la plus commune des générateurs primaires est la pile
Leclanché, ou pile au bioxyde de manganèse-zinc, inventée
par le chimiste français Georges Leclanché dans les années
1870. L'électrolyte est un mélange à base de chlorure d'ammonium
et de chlorure de zinc. L'électrode négative soluble est constituée
de zinc ; l'électrode positive est une plaque de charbon de cornue entourée
d'un mélange de bioxyde de manganèse. Cette pile a une force électromotrice
de 1,5 V et débite des courants de faible intensité. Elle existe
sous quatre formes commerciales : trois piles cylindriques de diamètre
différent et une pile plate de 4,5 V. La pile Leclanché a été
améliorée, en particulier par Féry. On a ensuite construit
des piles à liquide immobilisé par une substance absorbante, ou
piles sèches, que l'on utilise beaucoup actuellement.
Parmi les générateurs primaires les plus employés, on peut également citer la pile alcaline à l'oxyde de mercure-zinc, introduite pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle peut être fabriquée sous la forme d'un petit disque, et est utilisée sous cette forme dans les prothèses auditives et en photographie. L'électrode négative est constituée de zinc, l'électrode positive, d'oxyde de mercure, et l'électrolyte est une solution d'hydroxyde de potassium.
De nombreuses recherches sont menées pour améliorer la fiabilité, la durée de vie et l'énergie massique de ces piles. On étudie en particulier les piles au lithium, les piles zinc-air et les piles à électrolyte organique ou solide.
ACCUMULATEURS OU GÉNÉRATEURS SECONDAIRES
Accumulateur au plomb
Inventé en 1859 par le physicien français Gaston Planté,
l'accumulateur emmagasine de l'énergie qu'il restitue selon les besoins.
Il peut être rechargé lorsque l'on inverse la réaction chimique
; c'est ce qui le différencie des piles électriques. L'accumulateur
découvert par Planté était un accumulateur au plomb, ou
batterie au plomb, toujours très utilisé aujourd'hui. Il est constitué
d'un empilage d'électrodes positives, de séparateurs et d'électrodes
négatives placés dans un bac couvert. Il peut délivrer
un courant électrique intense (de 100 à 500 A), mais se décharge
rapidement.
L'électrolyte est une solution diluée d'acide sulfurique, l'électrode négative est une plaque remplie de plomb « spongieux » ; l'électrode positive est une plaque contenant une pâte d'oxyde de plomb. Les séparateurs sont des feuilles rectangulaires, placées entre les plaques positives et les plaques négatives. Elles doivent, entre autres :
- être constituées d'un isolant parfait ;
- avoir une grande perméabilité aux ions porteurs du courant ;
- avoir une porosité élevée ;
- présenter une bonne tenue à l'acide sulfurique.
En fonctionnement, l'électrode négative au plomb produit des électrons libres et des cations (ions positifs) de plomb. Les électrons parcourent le circuit électrique extérieur et les cations de plomb se combinent avec les anions (ions négatifs) sulfates dans l'électrolyte, pour former le sulfate de plomb. Lorsque les électrons retournent dans la cellule par l'électrode positive, une nouvelle réaction a lieu. L'oxyde de plomb se combine avec les ions hydrogène dans l'électrolyte et avec les électrons pénétrant dans la cellule pour former de l'eau et libère des cations de plomb dans l'électrolyte pour former du sulfate de plomb.
Une batterie au plomb se décharge lorsque l'acide sulfurique se transforme progressivement dans l'eau et que les électrodes se transforment en sulfate de plomb. Lorsque la cellule est rechargée, les réactions chimiques décrites précédemment s'inversent jusqu'à ce que les produits chimiques aient retrouvé leur état originel. Une batterie au plomb a une durée de vie utile d'environ quatre ans. La capacité de l'accumulateur est le produit de l'intensité de décharge par la durée de fonctionnement ; elle s'exprime en Ah et correspond à la quantité d'électricité que le dispositif peut restituer. On définit également la capacité massique de l'accumulateur : c'est la capacité de l'accumulateur par kilogramme de réactif chimique utilisé. Les batteries au plomb les plus performantes fournissent environ 30 Ah/kg, et de 40 à 45 Wh/kg (énergie massique), lors d'une décharge totale durant cinq heures. Aux basses températures (inférieures à - 18 °C), la capacité d'un accumulateur diminue.
Accumulateur alcalins
Ils existent sous deux formes : les accumulateurs au nickel-cadmium et les
accumulateurs à l'argent-zinc.
Accumulateurs au nickel-cadmium et au nickel-fer:
Ils résultent des travaux de l'Américain Thomas Edison et de différents
scientifiques français dans les années 1900. Le principe de fonctionnement
de ces accumulateurs est analogue à celui de la batterie au plomb. Les
seules différences : les électrodes sont des plaques d'hydrate
de nickel et de cadmium, ou d'hydrate de nickel et de fer ; l'électrolyte
est une solution d'hydroxyde de potassium (potasse), qui sert uniquement à
assurer le transfert des ions. La tension aux bornes de ces accumulateurs est
de 1,25 V. Ils débitent des courants de grande intensité, mais
ont une durée de vie assez courte.
Accumulateurs à l'agent-zinc:
Ils ont été mis au point en 1941, par H. André. L'électrolyte
est une solution de potasse dans laquelle plongent l'électrode positive,
essentiellement en oxyde d'argent, et une électrode négative à
base de zinc. Aux bornes de ces accumulateurs, on mesure une tension de 1,5
V. Ils ont une énergie massique de 120 Wh/kg, soit 3 fois celle des accumulateurs
précédents. Cependant, en raison de leur coût élevé,
on les utilise pour des applications spécifiques.
La capacité s'exprime en Ampère x heure (Ah).
La quantité de courant s'exprime en coulomb (C).
1 Coulomb = 1 ampère x 1 seconde soit Q = I x t et 1
Ah = 3600 C.
La quantité de courant libérée ou absorbée dans
une réaction chimique pour une valence gramme est de 96500 coulombs (Loi
de Faraday).
Soit: 96500 / 3600 = 26,8 Ah
Valence gramme = masse atomique (gr) / nombre d'électron participant
à la réaction
Capacité massique (théorique) = 26,8 Ah / valence gramme = Ah
par gramme.
Unités:
FEM : Force électromotrice (Volts)
Energie: Watt heure
Capacité: Ampère heure
La valeur de la tension est donnée par la formule suivante:
FEM = Energié libérée / Capacité
Sachant que 1 Watt = 1 Ampère x 1 Volt
FEM = Wh / Ah = Volts
Le processus de décharge
Pendant la décharge, la batterie est génératrice et débite du courant dans le moteur de traction. Pour permettre l’apparition d’un courant électrique, il est nécessaire que les électrons et les ions puissent circuler ; un récepteur va permettre la liaison entre l’électrode + et l’électrode -.
Le principe de fonctionnement pendant la décharge est le suivant : le galvanomètre
joue le rôle du récepteur et le déplacement de son aiguille prouve le passage
du courant... La batterie se décharge... Il est rappelé que l’intensité est
proportionnelle à la quantité d’électrons déplacés et à la quantité de matière
mise en oeuvre. Une batterie chargée possède un excès d’électrons à sa plaque
négative et un manque d’électrons à sa plaque positive. Lorsque les deux plaques
possèdent le même nombre d’électrons, la batterie ne débite plus de courant
(on dit qu’elle est " à plat ").
Le processus de charge
Pendant la charge, la batterie est réceptrice du courant fourni par le secteur. Le procédé est l’inverse de la décharge. Un générateur de courant (dynamo, chargeur) est placé aux bornes des électrodes et débite en sens inverse dans le système. Il va permettre de déplacer les électrons de la plaque positive vers la plaque négative et redonner à la batterie son état initial.
Pendant la charge, le courant circule en sens inverse. Le galvanomètre dévie dans le sens inverse à celui de la recharge. L’intensité et la quantité de matière déplacée est toujours proportionnelle au nombre d’électrons en mouvement. Lorsque la plaque négative est en excès d’électrons, la batterie est rechargée. L’utilisation du générateur électrochimique s’effectue en deux phases, la charge et la décharge. À l’intérieur de la batterie, l’énergie chimique se manifeste par un transfert de matière grâce à une circulation d’ions. À l’extérieur de la batterie, l’énergie électrique se manifeste par un déplacement d’électrons. La réaction chimique fait apparaître deux autres phénomènes gênants : un dégagement de gaz et une montée en température.